Amélie a un petit gémissement en ouvrant les paupières. Elle cligne plusieurs fois des yeux, afin de s’habituer à la lumière blafarde au dessus d’elle. Sa tête lui fait affreusement mal.
Elle s’humecte les lèvres. Un goût amer et âcre la saisit aussitôt, manquant de la faire vomir.
Elle tente de bouger malgré la nausée qui monte. Aussitôt, une vive douleur lui coupe le souffle. Sa respiration s’accélère, son cœur se met à battre plus fort. Elle sent monter une crise d’angoisse.
Elle essaye de se remémorer ce qui a pu se passer. Elle se souvient être sortie du manoir, avoir recroisé le majordome qui lui avait tendu un verre – un verre de lait-fraise elle se souvient très bien – être remontée dans le taxi qui s’était mis à rouler. Puis elle s’était sentie très fatiguée et n’avait plus aucun souvenir de la suite.
Ses mains sont liées dans son dos et ses chevilles sont menottées et reliées à un tuyau. Le sol est en béton, aucune fenêtre n’est présente. La seule lumière vient de ce néon grésillant au-dessus de sa tête. Elle gémit en essayant de se redresser. Ses vêtements sont déchirés.
Soudain, elle entend du bruit venant de l’autre côté d’une porte métallique lui faisant face. Il lui semble reconnaitre des bruits de pas. Elle tente de se redresser, grimace de douleur. La porte s’ouvre dans un grincement terrifiant.
Amélie ferme les yeux, elle sait qu’elle est en mauvaise posture. Ses lèvres articulent une prière muette.
Elle rouvre les yeux, elle ne perçoit qu’une silhouette se tenant dans l’encadrement de la porte. Il fait trop sombre pour qu’elle ne distingue quelque chose.
Elle murmure un pitié, tandis qu’elle sent les larmes lui monter aux yeux.
L’inconnu s’avance dans la lumière. L’inconnu du bal. Amélie étouffe un cri. Comme la dernière fois qu’elle l’a vu, son doigt se pose surs lèvres tandis qu’il lui fait face, lui enjoignant de se taire.
Amélie ferme les yeux sous la vague de souvenirs qui la submergent. Elle ne comprend rien. Elle se met à trembler. Elle ne peut oublier la sensation qu’elle avait eue lorsque son torse s’était collé contre le sien, lorsque leurs lèvres s’étaient trouvées.
Sans un mot, il s’accroupit près d’elle. Sa main vient lui faire une caresse délicate sur sa joue. Elle sent sa peau s’électrifier à ce contact. Elle ne sait pas quelles sont ses motivations, elle ne réagit que de manière animale.
« Il faut faire vite, nous n’avons pas beaucoup de temps ». Une voix grave et chaude. Profonde. C’est la première fois qu’elle l’entend et elle se sent comme hypnotisée.
Elle perçoit ses doigts qui cherchent à la libérer de ses liens. Elle a mal mais ne dit rien.
Soudain la pression sur ses poignets se relâche et le sang se remet à circuler.
Il s’attaque alors aux menottes, se servant d’une épingle pour crocheter la serrure.
Une fois libérée, il l’aide à se mettre debout. Ses jambes ne la tiennent pas, ses genoux ont été pliés depuis bien trop longtemps. Sans qu’elle ne puisse rien faire, elle vacille et tombe contre lui. Ses bras musclées l’enserrent, la soulèvent et se mettent à la porter. Sans un bruit, ils passent la porte métallique. Elle n’a pas d’autres choix que de se laisser porter. Elle espère juste qu’il est bien en train de la sauver. De nouveau, son odeur enivrante. Elle ferme les yeux, se concentre sur ce parfum et se laisse couler.
Arrivés en haut d’un escalier de béton, l’inconnu ouvre une petite porte. Il tend l’oreille, il sait qu’ils courent un risque et qu’ils peuvent se faire attraper à tout moment. Il vise la fenêtre de la pièce d’à côté, celle qui lui a permis d’entrer et de venir la sauver. Mais avant cette fenêtre, il y a un corridor à traverser et durant quelques secondes, ils seront à découvert.
Il avance aussi doucement que possible, tenant fermement sa protégée par-dessus son épaule.
Il ouvre enfin la porte qui les mènera vers la sortie. Il fait quelques pas dans le petit salon, pose Amélie afin de pousser le battant de la fenêtre. Soudain, il entend des voix qui viennent dans leur direction. Il comprend qu’elles se dirigent vers la cave. C’est une question de seconde avant qu’ils ne s’aperçoivent de la disparition d’Amélie.
Il la prend par la main et lui désigne la fenêtre. Amélie va puiser dans ses dernières forces afin de trouver le courage d’escalader le rebord.
Après des secondes qui leur paraissent interminables, ils sont enfin de l’autre côté. Amélie se sent de nouveau vaciller et de nouveau s’effondre contre son sauveur. Encore une fois, il la soulève et ils s’enfoncent dans la nuit.
Par Groux
Groux nous fait ce mois-ci un chouette cadeau et une jolie pirouette, en nous proposant, via cet atelier, la suite de son texte du mois dernier (qui avait bien captivé les participants de l’atelier). Et c’est un pur texte d’ambiance, un pur exercice de style, qu’elle nous propose, car on n’apprend au fond rien d’essentiel sur ces personnages, ni sur l’intrigue. On ne sait pas plus qui est cette femme ni le pourquoi de sa situation, et pareillement pour l’homme. Mais Groux mène son texte parfaitement bien, avec un travail assez fin autour de la tension : qu’elle soit de l’ordre du suspense sur l’évasion qui va où non réussir ; de l’ordre du mystère sur qui détient Amélie et pourquoi ; qu’elle soit enfin de l’ordre du charnel avec cette vague d’attirance puissante qui emporte les deux personnages. Bref : on va encore se dire qu’on attend la suite de la suite, maintenant !
Je crois Groux, que tu pourrais justement sortir de ce « pur » exercice de style. Tu l’as très bien fait, mais il me semblerait intéressant, malgré tout, de faire un peu plus avancer ton intrigue, de disposer quelques « pions » pour aller vers un rebondissement ou un dénouement. Sans doute de manière discrète, mais nette. J’ai l’impression, (peut-être fausse) que tu n’as pas réellement imaginé la suite de ton intrigue, Groux, est-ce que je me trompe ? Et si ça peut tenir sur un texte, c’est plus compliqué à tenir sur la distance. « Poursuivre » ce texte, peut-être aussi que cela implique que tu te formalises, au moins pour toi, quelle est la suite de l’intrigue, qui a enlevé Amélie, etc… De la sorte, tu pourrais parfaitement maintenir le coté « exercice de style » tout en distillant malgré tout quelques éléments d’intrigue, et on serait d’autant plus accrochés qu’on se demanderait vers quoi ils nous emmènent, ces éléments…
(Et je te propose, Groux, si tu es d’accord avec ça, de poster en commentaire ton texte du mois dernier pour que ceux qui ne participaient pas à cet atelier puissent lire le « début »…)
Je confirme que j’aime bien quand tu écris des « polars », Groux! Ça ne m’a pas dérangée d’être dans le flou en te lisant mais peut-être aussi parce que je n’ai pas enchaîné les deux lectures. C’est vrai que ça pourrait être bien d’avoir davantage d’éléments sur l’intrigue en avançant dans l’histoire, pour ne pas que le lecteur soit frustré… Mais si tu n’as pas envie de la dévoiler, tu peux toujours balader le lecteur, en le trompant un peu ou en semant de petits indices 😉
Aucun souci pour le texte du mois dernier, le voici !
J’ai peut être vu à trop grande échelle pour cette suite, j’avais pas mal d’idées en tête, était un peu limitée par les commentaires. Effectivement, comme il s’agit d’atelier, il faut que je donne plus d’infos pour que le texte existe aussi un peu plus par lui même, de manière isolée.
Je retravaille tout ça !
Amélie avait reçu son petit carton d’invitation 6 mois auparavant. Une invitation à un bal masqué, ambiance Venise. Ses yeux avaient pétillé à la lecture de ce thème. Elle adorait se déguiser, et savoir qu’elle allait pouvoir porter une belle robe de courtisane sous un masque orné de plumes l’excitait énormément.
Vêtue d’une grande robe de taffetas prune, un loup noir lui cachant les yeux, Amélie avait pris un taxi pour se rendre à cette soirée.
La réception avait lieu dans un grand manoir isolé à la campagne. Une grande allée de graviers, cernée par de grands peupliers alignés, menait à l’entrée majestueuse.
Amélie monta les quelques marches de pierre. Un majordome l’attendait en haut. Sans un mot, il lui tendit le bras et la fit entrer à l’intérieur.
Amélie se tenait dans le grand hall, face à un gigantesque escalier de marbre, recouvert d’un épais tapis rouge. Au-dessus d’elle, un lustre de cristal renvoyait et multipliait les lumières apportées par les immenses chandeliers disposés de partout. Les flammes venaient danser sur les épaisses tentures pourpres déployées sur les murs.
La pièce était remplie de monde, mais personne ne se parlait. Pas un bruit ne venait troubler l’ambiance feutrée du lieu. Chacun s’observait derrière son masque.
Elle en était là de ses observations, lorsqu’un souffle d’air froid venu de l’entrée la fit se retourner.
Dans la pénombre de la nuit qui l’entourait, une haute silhouette se tenait debout dans la porte ouverte. Amélie reçut le choc de deux grands yeux noirs qui la transperçaient. Une onde d’émotions la traversa et elle sentit son cœur battre. Il bat tellement fort qu’elle a l’impression que chaque personne présente dans le manoir peut l’entendre.
Elle oublie un instant la raison de sa venue ici. Plus rien ne compte que cette silhouette qui obscurcit la nuit.
Sans qu’elle ne s’en rende compte, ses pieds sont comme aimantés et ses pas la mènent vers l’inconnu qui s’avance également vers elle ; leurs yeux toujours rivés l’un à l’autre.
La lumière fait ressortir son costume. Malgré son masque, Amélie devine une bouche charnue soulignée par une barbe naissante.
Soudain, ils sont face à face. Sans un mot, il lui tend la main, qu’elle saisit dans un état second. Ils se tournent légèrement et il l’incite à faire quelques pas en direction de la salle de bal. Au contact de cette main, dont elle devine la chaleur à travers son gant, Amélie manque de défaillir. Toutes sortes de pensées lui traversent l’esprit. Elle se laisse entrainer dans cette pièce à la lumière tamisée. Les notes d’une valse hongroise lui parviennent aux oreilles.
Ils marquent un temps d’arrêt avant de rentrer dans la salle. Amélie se concentre, elle sent la fébrilité la gagner et ne veut pas qu’il sente sa main trembler.
L’inconnu se place face à elle, et sans ménagement, met sa main dans son dos, tandis que son autre main attrape sa main droite. Elle se laisse transporter dans les pas qu’il initie.
Elle se met à tourner de plus en plus vite, et à chaque tour, leurs corps se rapprochent pour venir se coller sans pudeur. Elle sent la force de ce torse contre elle. Elle ferme les yeux et pose la joue sur son épaule. Elle devine son cou contre sa bouche.
Les doigts de l’inconnu se mettent à jouer avec ses propres doigts, pour finalement venir s’emmêler avec les siens.
Amélie sent sa respiration qui s’accélère, elle garde les yeux fermées et s’enivre de ce parfum entêtant.
Soudain, elle sent l’inconnu qui s’éloigne d’elle, ses doigts se dénouent, son corps n’est plus qu’un souvenir contre le sien. Elle ouvre les yeux, la musique s’est tue.
Il garde un instant ses yeux noirs plongés dans les siens puis s’éloigne en reculant, sans la quitter du regard.
Amélie a l’impression que plus rien n’existe autour d’elle, seulement cet inconnu et son regard brûlant. Elle ferme les yeux un instant pour se ressaisir. Il a disparu lorsqu’elle les rouvre.
Elle le cherche du regard, mais la foule et la pénombre l’empêchent de le retrouver.
Elle prend une grande respiration, secoue la tête et se colle un sourire. Elle n’est pas venue ici pour simplement s’amuser, il ne faut pas qu’elle perde son objectif. Cette danse était une erreur, sa couverture aurait pu voler.
Elle regarde furtivement autour d’elle, vérifiant que personne ne l’a remarquée, et elle se fond dans la foule, réajustant son masque.
L’inconnu, quant à lui, s’est glissé dans un des coins de la pièce, à moitié caché par un des grands rideaux de velours. Il ne la perd pas du regard.
Son portable vibre dans sa poche. Un simple sms : « contrat rempli ? »
Il hésite, il n’était pas préparé à elle. Il commence à répondre, efface, se reprend pour finalement juste écrire « en cours ». Il sait que s’il répond qu’il a terminé, on va lui demander de rentrer. Mais cette fille l’intrigue et il veut en savoir plus. Son pouce appuie sur envoyer lorsqu’il la voit s’éloigner
Amélie fait mine de faire quelques pas de danse afin de ne pas se faire remarquer. Elle esquive adroitement les mains qui se tendent vers elle, l’invitant à danser. Elle se retrouve ainsi vers une petite porte dérobée. Elle se retourne, personne ne la regarde. En un instant, elle a disparu derrière.
Un escalier de bois lui fait face. Si elle ne se trompe pas, elle se trouve dans l’escalier de service. Elle n’allume pas la lumière, elle ne veut pas se faire repérer.
A tâtons, elle grimpe les marches, faisant attention de ne pas faire grincer le vieux bois. Sa main suit les aspérités de la pierre.
Arrivée à l’étage, elle marque un temps d’arrêt, réfléchissant à quelle direction prendre.
Soudain, un grincement. La porte du bas. Quelqu’un monte.
Elle enlève ses talons, empoigne sa robe et se met à courir à pas feutrés sur la moquette.
Il a compris son manège, ses pas de danse qui lui permettent de s’éloigner sans en avoir l’air. Il ne sait pas ce qu’elle a en tête, mais elle n’est pas venue là seulement pour danser. Elle a quelque chose d’animal qui l’attire. Il ferme les yeux un instant, se remémorant leur danse, la sensation de ses lèvres dans son cou, l’odeur de ses cheveux quand il la pressait contre lui.
Il rouvre les yeux juste à temps pour la voir se glisser derrière une petite porte.
Il sait qu’il prend le risque de faire rater sa mission, mais il faut qu’il la suive.
Lorsqu’il referme la petite porte derrière lui, un grincement léger se fait entendre. Il marque un temps d’arrêt. Il sait qu’elle a entendu. Son oreille avertie l’entend se mettre à courir.
Le plus doucement possible, pour ne pas alerter les autres invités ou les domestiques de la maison, il se met à monter les marches 2 à 2 afin de la rattraper.
Arrivé sur le palier, il aperçoit l’éclat de ses cheveux blonds révélés par la lune, rentrer dans une des pièces de ce long corridor.
Amélie sait qu’elle n’est pas seule. Inexplicablement, elle sait qu’il s’agit de l’inconnu. Etrangement, elle n’a pas si peur que ça.
Mais elle a une mission à remplir, elle a perdu déjà assez de temps. Elle devrait déjà être repartie alors qu’elle n’a rien commencé.
Au hasard, elle est rentrée dans une chambre de l’étage. Il faut qu’elle se cache, qu’elle le sème puis elle pourra aller récupérer ce qu’elle est venue chercher.
Elle regarde ce qui l’entoure quand elle entend la poignée bouger imperceptiblement. Dans un sursaut apeuré, elle cherche du regard où elle pourrait se cacher. Mais elle n’est pas assez rapide, déjà l’inconnu est près d’elle.
Elle sent un souffle chaud dans son cou. Deux lèvres viennent se poser contre sa peau qui frémit déjà. Deux mains enserrent sa taille, elle sait qu’elle devrait le repousser, se défendre et s’enfuir mais elle ne bouge plus, craignant de rompre ce moment.
Puis, très doucement, elle se retourne et ses yeux se noient de nouveau dans ceux de l’inconnu.
Ses lèvres s’entrouvrent légèrement et la main de l’homme vient caresser sa joue. Sa peau s’électrifie à ce contact.
La musique leur parvient assourdie.
De nouveau, l’inconnu lie ses doigts aux siens et lui fait faire quelques pas dans cette chambre. Amélie ne le lâche pas du regard.
Ils dansent comme s’ils étaient seuls au monde, le regard aimantés, leurs cœurs emmêlés.
Puis, dans un tourbillon, comme un soulagement, leurs lèvres se trouvent enfin…
Amélie sent fondre toutes ses résistances, plus rien ne lui importe que ce baiser. Peu importe qu’elle échoue, peu importe qui il est, son univers se résume à ces lèvres sur les siennes.
Soudain, un hurlement. Des bruits de fuite, de gens apeurés. Dans le brouhaha qui monte, les deux amants entendent distinctement « Mon dieu, il est mort ! Mort ! Assassiné ! ».
L’inconnu ferme les yeux, cela ne devait pas se passer comme cela, on ne devait pas le découvrir si rapidement.
Il s’éloigne d’Amélie, son doigt vient se poser sur sa bouche dans un chut à peine prononcé. Il lui fait une dernière caresse sur la joue, puis tourne les talons et s’enfuit, passant par la fenêtre.
Amélie se précipite à sa poursuite, elle le voit le long de la façade. Il lui fait non de la tête, et poursuit son évasion.
Amélie recule et referme doucement la fenêtre. Elle sort de cette chambre, il ne faut pas qu’on la trouve ici. Mais avant de partir, elle a quelque chose à récupérer.
J’aime beaucoup les polars et là, cela me plairait bien de savoir ce qui s’est passé avant qu’Amélie se réveille ligotée par terre. La description de quelqu’un qui émerge et qui retrouve petit à petit la réalité avec toute son horreur. Tu es arrivée à me faire rentrer dans une histoire dont j’aimerais aussi lire la suite. Les phrases courtes donnent un bon rythme au récit. Je ne suis pas contre être baladée dans des rebondissements inattendus, au contraire.
le film est passé dans ma tête, je retiens ma respiration, personne ne les suit?…vivement la suite alors, pour savoir qui ils sont, qui est mort, qui retient qui, pourquoi…
Moi aussi, j’aime bien les polars de Groux. Le problème, c’est que j’avais déjà envie de connaître la suite… mais maintenant, j’ai envie de savoir la suite de la suite… et donc quelques explications. Quoique…
Nous tenons peut-être la nouvelle Fred Vargas… 🙂
j’adore toujours l’idée de continuer un texte et là c’est super réussi. J’avais bien le précédent en tête et j’ai adoré la cassure d’avec la première partie beaucoup plus romantique. Le suspens et la tension sont très bien rendus, et comme tout le monde j’ai très envie de voir où ça va les mener. Pourvu qu’une des prochaines propositions colle avec
Voici une version retravaillée. J’ai essayé de donner plus d’éléments, sans tout dévoiler non plus 🙂
Amélie a un petit gémissement en ouvrant les paupières. Elle cligne plusieurs fois des yeux, afin de s’habituer à la lumière blafarde au dessus d’elle. Sa tête lui fait affreusement mal.
Elle s’humecte les lèvres. Un goût amer et âcre la saisit aussitôt, manquant de la faire vomir.
Elle tente de bouger malgré la nausée qui monte. Aussitôt, une vive douleur lui coupe le souffle. Sa respiration s’accélère, son cœur se met à battre plus fort. Elle sent monter une crise d’angoisse.
Elle essaye de se remémorer ce qui a pu se passer. Elle se souvient être sortie du manoir, avoir recroisé le majordome qui lui avait tendu un verre – un verre de lait-fraise elle se souvient très bien – être remontée dans le taxi qui s’était mis à rouler. Puis elle s’était sentie très fatiguée et n’avait plus aucun souvenir de la suite.
Ses mains sont liées dans son dos et ses chevilles sont menottées et reliées à un tuyau. Le sol est en béton, aucune fenêtre n’est présente. La seule lumière vient de ce néon grésillant au-dessus de sa tête. Elle gémit en essayant de se redresser. Ses vêtements sont déchirés.
Elle tente de regarder autour d’elle afin d’essayer de comprendre ce qu’elle fait là. Son œil tuméfié lui brouille la vue. Elle aperçoit sa pochette, au sol, lacérée. Ses clés sont tombées par terre, et son portable, gît, l’écran brisé, à quelques mètres.
Elle comprend enfin. Elle a été doublée, quelqu’un savait qu’elle était venue chercher les documents. L’état de sa pochette le prouve, ils ont dû chercher, n’ont rien trouvé et l’ont lacérée dans l’espoir vain que les papiers puissent être cachés dans la doublure.
Un début de rictus se dessine sur son visage. Sa prudence a payé, ils n’ont rien trouvé.
Soudain, elle entend du bruit venant de l’autre côté d’une porte métallique lui faisant face. Il lui semble reconnaitre des bruits de pas. Elle tente de se redresser, grimace de douleur. La porte s’ouvre dans un grincement terrifiant.
Amélie ferme les yeux, elle sait qu’elle est en mauvaise posture. Ses lèvres articulent une prière muette. Ils vont surement la torturer, tout faire pour savoir où elle a caché ce qui les intéresse. Elle n’est pas sûre d’avoir la force de résister mais elle ne peut mettre en péril sa mission et les autres qui comptent sur elle.
Elle rouvre les yeux, elle ne perçoit qu’une silhouette se tenant dans l’encadrement de la porte. Il fait trop sombre pour qu’elle ne distingue quelque chose.
Elle murmure un pitié, tandis qu’elle sent les larmes lui monter aux yeux.
L’inconnu s’avance dans la lumière. L’inconnu du bal. Amélie étouffe un cri. Comme la dernière fois qu’elle l’a vu, son doigt se pose surs lèvres tandis qu’il lui fait face, lui enjoignant de se taire.
Amélie ferme les yeux sous la vague de souvenirs qui la submergent. Elle ne comprend rien. Elle se met à trembler. Elle ne peut oublier la sensation qu’elle avait eue lorsque son torse s’était collé contre le sien, lorsque leurs lèvres s’étaient trouvées.
Sans un mot, il s’accroupit près d’elle. Sa main vient lui faire une caresse délicate sur sa joue. Elle sent sa peau s’électrifier à ce contact. Elle ne sait pas quelles sont ses motivations, elle ne réagit que de manière animale.
Il n’avait pu effacer cette fille de son esprit. Il ne voyait que son visage, ne sentait que la douceur de sa peau, le goût sucré de ses lèvres.
Après son ascension de la façade, il avait réussi à atteindre un autre balcon, lui-même donnant sur une petite pièce comportant également un escalier permettant de rejoindre les cuisines. Il était descendu discrètement, priant le ciel de ne croiser personne. La chance était revenue de son côté, tous les employés avaient déserté la salle, trop occupés à le rechercher avec les autres invités. Il avait eu un sourire en pensant à cette absurdité.
Il avait réussi à se mêler à la foule, tendant l’oreille pour savoir ce qu’il en était. A priori, seul le corps avait été découvert mais personne n’avait de pistes sérieuses. Il avait entendu toutes les hypothèses possibles et inimaginables afin de découvrir qui avait pu commettre cet acte terrible.
Il était temps pour lui de partir, il avait cherché du regard la jeune fille qui l’avait tant troublé, poussé par un désir de la voir une dernière fois.
Il l’avait aperçue, au loin, se diriger vers le majordome. Elle partait. Il avait pressé le pas pour ne pas la rater. C’est alors qu’il avait vu le majordome se retourner et saupoudrer quelque chose dans le verre qu’il tenait à la main. Puis, avec un sourire affable, il avait de nouveau fait face à Amélie et lui avait tendu le verre.
Il avait voulu s’élancer, lui dire de ne pas boire. Mais, comme dans un film au ralenti, il l’avait vue porter le verre à sa bouche, il avait vu ses lèvres s’entrouvrir, sa tête se redresser un peu et ses yeux se fermer avant de boire ce verre d’une traite. Puis elle l’avait redonné au majordome, en murmurant un timide merci.
Cette fille était en danger. Il ne savait rien d’elle, se doutait bien qu’il allait se mêler de quelque chose qu’il allait fortement regretter mais il était mû par une force supérieure à lui.
Il la vit monter dans le taxi tandis qu’il reprenait sa moto qu’il avait garée à quelques mètres de là. Il ajusta son casque, regarda les feux s’éloigner au loin et quand ils furent à une distance respectable, il alluma le moteur.
Le taxi n’avait roulé que quelques kilomètres. Il ne s’était guère éloigné du manoir. Simon avait vu la voiture stopper devant une vieille grille de fer forgée. Il s’était lui-même arrêté à quelques mètres de là, avait coupé son moteur et éteint ses phares afin que nul ne le devine.
Un homme était sorti du côté passager et était allé ouvrir la grille. La voiture avait ensuite redémarré. Simon s’était approché, courant dans les herbes afin de ne pas les perdre de vue. Il s’était faufilé dans la propriété par le portail resté ouvert. Il avait vu la voiture s’arrêter devant une petite maison, 3 hommes étaient sortis de l’intérieur et étaient venus récupérer Amélie.
Elle était inconsciente et l’un d’eux l’avait portée à l’intérieur.
Il s’était approché d’aussi près qu’il avait pu, avait tenté de voir quelque chose au travers des fenêtres rendues opaques par une épaisse couche de poussière malgré la lumière qui était allumée à l’intérieur.
Faisant fi de toute sécurité, il avait collé son œil contre la vitre et avait aperçu les 5 hommes ouvrir une porte et s’engager dans un couloir sombre avant d’ouvrir une autre porte.
Il avait alors décidé de tout faire pour la sauver. Il ne savait pas où tout cela allait le mener mais il était relié à cette femme.
Il avait fait le tour de la maison, testant chaque fenêtre afin d’en trouver une qui serait restée ouverte.
Il n’était pas superstitieux mais pensa très fort que s’il existait une bonne étoile quelque part, il était largement temps qu’elle se manifeste pour l’aider à réussir sa mission.
Ses prières furent entendues car l’essai sur la 3ème fenêtre fut le bon. Il poussa le battant, aussi légèrement que possible afin de ne pas le faire grincer et se glissa à l’intérieur.
Il était dans un petit bureau, ne comportant que quelques meubles cassés.
Il avait tendu l’oreille, essayant de savoir où pouvaient se trouver les ravisseurs. N’entendant aucun bruit, il avait ouvert la porte et était parti à sa recherche.
Lorsqu’il avait entrebâillé la porte menant à la cave, il avait su au fond de lui qu’elle se trouverait en bas.
Et elle était là, devant lui. Petit moineau blessé.
Il savait qu’il devait faire vite, mais il n’avait pu s’empêcher de lui caresser la joue. Il était comme aimanté par elle, et malgré la gravité de la situation, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer son corps contre le sien. Il dut faire appel à toute sa volonté pour ne pas l’embrasser sauvagement dans cette pièce sans âme
« Il faut faire vite, nous n’avons pas beaucoup de temps ». Une voix grave et chaude. Profonde. C’est la première fois qu’elle l’entend et elle se sent comme hypnotisée.
Elle perçoit ses doigts qui cherchent à la libérer de ses liens. Elle a mal mais ne dit rien.
Soudain la pression sur ses poignets se relâche et le sang se remet à circuler.
Il s’attaque alors aux menottes, se servant d’une épingle pour crocheter la serrure.
Une fois libérée, il l’aide à se mettre debout. Ses jambes ne la tiennent pas, ses genoux ont été pliés depuis bien trop longtemps. Sans qu’elle ne puisse rien faire, elle vacille et tombe contre lui. Ses bras musclées l’enserrent, la soulèvent et se mettent à la porter. Sans un bruit, ils passent la porte métallique. Elle n’a pas d’autres choix que de se laisser porter. Elle espère juste qu’il est bien en train de la sauver. De nouveau, son odeur enivrante. Elle ferme les yeux, se concentre sur ce parfum et se laisse couler.
Arrivés en haut d’un escalier de béton, l’inconnu ouvre une petite porte. Il tend l’oreille, il sait qu’ils courent un risque et qu’ils peuvent se faire attraper à tout moment. Il compte repartir par la fenêtre qui lui a permis d’entrer. Mais il leur faut retraverser le corridor et durant quelques secondes, ils seront à découvert.
Il avance aussi doucement que possible, tenant fermement sa protégée par-dessus son épaule.
Il ouvre enfin la porte qui les mènera vers la sortie. Il fait quelques pas dans le petit bureau, pose Amélie afin de rouvrir le battant de la fenêtre. Soudain, il entend des voix qui viennent dans leur direction. Il comprend qu’elles se dirigent vers la cave. C’est une question de secondes avant qu’ils ne s’aperçoivent de la disparition d’Amélie.
Il la prend par la main et lui désigne la fenêtre. Amélie va puiser dans ses dernières forces afin de trouver le courage d’escalader le rebord.
Après des secondes qui leur paraissent interminables, ils sont enfin de l’autre côté. Amélie se sent vaciller et de nouveau s’effondre contre son sauveur. Encore une fois, il la soulève et ils s’enfoncent dans la nuit.
Il n’a pas de plan, il sait juste qu’il faut qu’ils s’éloignent au plus vite de cette maison. Ils ont parcouru quelques mètres quand il entend des cris dans la maison, les hommes ont découvert la disparition d’Amélie.
Leur seul salut est d’arriver rapidement vers sa moto. Il dépose Amélie à terre.
« Il faut que tu me fasses confiance. Essaye de courir, j’ai ma moto garée à l’extérieur, c’est la seule option que nous ayons. Mais il va falloir aller vite, ils sont déjà à ta recherche. »
Il prend la main d’Amélie et l’entraine à sa suite. Ils passent le portail, et se faufilent dans les herbes. Enfin, la moto est là. Simon aide Amélie à monter sur la selle.
Juste avant de mettre sa moto en route, il entend le moteur de la voiture démarrer.
aaaah!merci! on a qqs éléments à se mettre sous la dent 🙂 C’est plus vivant comme ça en plus, et c’est mieux dosé entre le je vous en dis pas trop et le je vous maintiens en haleine en attendant de savoir ce que devient ce texte. On va pouvoir patienter pour la suite…
Oui, c’est super, cette version 2. Il y a juste un truc que je ne comprends pas, c’est pourquoi elle est dans un sale état, si elle a été sortie de la voiture inconsciente, ils n’avaient pas besoin de la tabasser?
Ah oui en effet, maintenant que tu le dis, ca ne colle pas trop. Je corrige ça cette aprèm alors pour y rendre un peu plus cohérent !
Version 3 (avec un paragraphe rajouté pour expliquer son état) :
Amélie a un petit gémissement en ouvrant les paupières. Elle cligne plusieurs fois des yeux, afin de s’habituer à la lumière blafarde au dessus d’elle. Sa tête lui fait affreusement mal.
Elle s’humecte les lèvres. Un goût amer et âcre la saisit aussitôt, manquant de la faire vomir.
Elle tente de bouger malgré la nausée qui monte. Aussitôt, une vive douleur lui coupe le souffle. Sa respiration s’accélère, son cœur se met à battre plus fort. Elle sent monter une crise d’angoisse.
Elle essaye de se remémorer ce qui a pu se passer. Elle se souvient être sortie du manoir, avoir recroisé le majordome qui lui avait tendu un verre – un verre de lait-fraise elle se souvient très bien – être remontée dans le taxi qui s’était mis à rouler. Puis elle s’était sentie très fatiguée et n’avait plus aucun souvenir de la suite.
Ses mains sont liées dans son dos et ses chevilles sont menottées et reliées à un tuyau. Le sol est en béton, aucune fenêtre n’est présente. La seule lumière vient de ce néon grésillant au-dessus de sa tête. Elle gémit en essayant de se redresser. Ses vêtements sont déchirés.
Elle tente de regarder autour d’elle afin d’essayer de comprendre ce qu’elle fait là. Son œil tuméfié lui brouille la vue. Elle aperçoit sa pochette, au sol, lacérée. Ses clés sont tombées par terre, et son portable, gît, l’écran brisé, à quelques mètres.
Elle comprend enfin. Elle a été doublée, quelqu’un savait qu’elle était venue chercher les documents. L’état de sa pochette le prouve, ils ont dû chercher, n’ont rien trouvé et l’ont lacérée dans l’espoir vain que les papiers puissent être cachés dans la doublure.
Un début de rictus se dessine sur son visage. Sa prudence a payé, ils n’ont rien trouvé.
Soudain, elle entend du bruit venant de l’autre côté d’une porte métallique lui faisant face. Il lui semble reconnaitre des bruits de pas. Elle tente de se redresser, grimace de douleur. La porte s’ouvre dans un grincement terrifiant.
Amélie ferme les yeux, elle sait qu’elle est en mauvaise posture. Ses lèvres articulent une prière muette. Ils vont surement la torturer, tout faire pour savoir où elle a caché ce qui les intéresse. Elle n’est pas sûre d’avoir la force de résister mais elle ne peut mettre en péril sa mission et les autres qui comptent sur elle.
Elle rouvre les yeux, elle ne perçoit qu’une silhouette se tenant dans l’encadrement de la porte. Il fait trop sombre pour qu’elle ne distingue quelque chose.
Elle murmure un pitié, tandis qu’elle sent les larmes lui monter aux yeux.
L’inconnu s’avance dans la lumière. L’inconnu du bal. Amélie étouffe un cri. Comme la dernière fois qu’elle l’a vu, son doigt se pose surs lèvres tandis qu’il lui fait face, lui enjoignant de se taire.
Amélie ferme les yeux sous la vague de souvenirs qui la submergent. Elle ne comprend rien. Elle se met à trembler. Elle ne peut oublier la sensation qu’elle avait eue lorsque son torse s’était collé contre le sien, lorsque leurs lèvres s’étaient trouvées.
Sans un mot, il s’accroupit près d’elle. Sa main vient lui faire une caresse délicate sur sa joue. Elle sent sa peau s’électrifier à ce contact. Elle ne sait pas quelles sont ses motivations, elle ne réagit que de manière animale.
Il n’avait pu effacer cette fille de son esprit. Il ne voyait que son visage, ne sentait que la douceur de sa peau, le goût sucré de ses lèvres.
Après son ascension de la façade, il avait réussi à atteindre un autre balcon, lui-même donnant sur une petite pièce comportant également un escalier permettant de rejoindre les cuisines. Il était descendu discrètement, priant le ciel de ne croiser personne. La chance était revenue de son côté, tous les employés avaient déserté la salle, trop occupés à le rechercher avec les autres invités. Il avait eu un sourire en pensant à cette absurdité.
Il avait réussi à se mêler à la foule, tendant l’oreille pour savoir ce qu’il en était. A priori, seul le corps avait été découvert mais personne n’avait de pistes sérieuses. Il avait entendu toutes les hypothèses possibles et inimaginables afin de découvrir qui avait pu commettre cet acte terrible.
Il était temps pour lui de partir, il avait cherché du regard la jeune fille qui l’avait tant troublé, poussé par un désir de la voir une dernière fois.
Il l’avait aperçue, au loin, se diriger vers le majordome. Elle partait. Il avait pressé le pas pour ne pas la rater. C’est alors qu’il avait vu le majordome se retourner et saupoudrer quelque chose dans le verre qu’il tenait à la main. Puis, avec un sourire affable, il avait de nouveau fait face à Amélie et lui avait tendu le verre.
Il avait voulu s’élancer, lui dire de ne pas boire. Mais, comme dans un film au ralenti, il l’avait vue porter le verre à sa bouche, il avait vu ses lèvres s’entrouvrir, sa tête se redresser un peu et ses yeux se fermer avant de boire ce verre d’une traite. Puis elle l’avait redonné au majordome, en murmurant un timide merci.
Cette fille était en danger. Il ne savait rien d’elle, se doutait bien qu’il allait se mêler de quelque chose qu’il allait fortement regretter mais il était mû par une force supérieure à lui.
Il la vit monter dans le taxi tandis qu’il reprenait sa moto qu’il avait garée à quelques mètres de là. Il ajusta son casque, regarda les feux s’éloigner au loin et quand ils furent à une distance respectable, il alluma le moteur.
Le taxi n’avait roulé que quelques kilomètres. Il ne s’était guère éloigné du manoir. Simon avait vu la voiture stopper devant une vieille grille de fer forgée. Il s’était lui-même arrêté à quelques mètres de là, avait coupé son moteur et éteint ses phares afin que nul ne le devine.
Un homme était sorti du côté passager et était allé ouvrir la grille. La voiture avait ensuite redémarré. Simon s’était approché, courant dans les herbes afin de ne pas les perdre de vue. Il s’était faufilé dans la propriété par le portail resté ouvert. Il avait vu la voiture s’arrêter devant une petite maison, 3 hommes étaient sortis de l’intérieur et étaient venus récupérer Amélie.
Il l’avait entendue crier, l’un d’eux l’avait frappée. Elle était tombée au sol, et sans ménagement, l’un d’eux lui avait attrapée une jambe et l’avait trainée au sol. Elle avait tenté désespérément de se raccrocher à quelque chose. Ses mains griffaient le sol, et ses cris venaient du fond de ses tripes.
Il avait fermé les yeux un instant. Il avait senti la rage bouillonner en lui. Il avait serré les poings, sa mâchoire s’était contractée et ses yeux avaient eu un éclat froid.
Les hommes riaient fort, s’amusant de la voir à leur merci. L’un d’eux l’avait soulevée comme un vulgaire paquet et ils étaient rentrer dans la maison.
Il s’était approché d’aussi près qu’il avait pu, avait tenté de voir quelque chose au travers des fenêtres rendues opaques par une épaisse couche de poussière malgré la lumière qui était allumée à l’intérieur.
Faisant fi de toute sécurité, il avait collé son œil contre la vitre et avait aperçu les 5 hommes ouvrir une porte et s’engager dans un couloir sombre avant d’ouvrir une autre porte.
Il avait alors décidé de tout faire pour la sauver. Il ne savait pas où tout cela allait le mener mais il était relié à cette femme.
Il avait fait le tour de la maison, testant chaque fenêtre afin d’en trouver une qui serait restée ouverte.
Il n’était pas superstitieux mais pensa très fort que s’il existait une bonne étoile quelque part, il était largement temps qu’elle se manifeste pour l’aider à réussir sa mission.
Ses prières furent entendues car l’essai sur la 3ème fenêtre fut le bon. Il poussa le battant, aussi légèrement que possible afin de ne pas le faire grincer et se glissa à l’intérieur.
Il était dans un petit bureau, ne comportant que quelques meubles cassés.
Il avait tendu l’oreille, essayant de savoir où pouvaient se trouver les ravisseurs. N’entendant aucun bruit, il avait ouvert la porte et était parti à sa recherche.
Lorsqu’il avait entrebâillé la porte menant à la cave, il avait su au fond de lui qu’elle se trouverait en bas.
Et elle était là, devant lui. Petit moineau blessé.
Il savait qu’il devait faire vite, mais il n’avait pu s’empêcher de lui caresser la joue. Il était comme aimanté par elle, et malgré la gravité de la situation, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer son corps contre le sien. Il dut faire appel à toute sa volonté pour ne pas l’embrasser sauvagement dans cette pièce sans âme
« Il faut faire vite, nous n’avons pas beaucoup de temps ». Une voix grave et chaude. Profonde. C’est la première fois qu’elle l’entend et elle se sent comme hypnotisée.
Elle perçoit ses doigts qui cherchent à la libérer de ses liens. Elle a mal mais ne dit rien.
Soudain la pression sur ses poignets se relâche et le sang se remet à circuler.
Il s’attaque alors aux menottes, se servant d’une épingle pour crocheter la serrure.
Une fois libérée, il l’aide à se mettre debout. Ses jambes ne la tiennent pas, ses genoux ont été pliés depuis bien trop longtemps. Sans qu’elle ne puisse rien faire, elle vacille et tombe contre lui. Ses bras musclées l’enserrent, la soulèvent et se mettent à la porter. Sans un bruit, ils passent la porte métallique. Elle n’a pas d’autres choix que de se laisser porter. Elle espère juste qu’il est bien en train de la sauver. De nouveau, son odeur enivrante. Elle ferme les yeux, se concentre sur ce parfum et se laisse couler.
Arrivés en haut d’un escalier de béton, l’inconnu ouvre une petite porte. Il tend l’oreille, il sait qu’ils courent un risque et qu’ils peuvent se faire attraper à tout moment. Il compte repartir par la fenêtre qui lui a permis d’entrer. Mais il leur faut retraverser le corridor et durant quelques secondes, ils seront à découvert.
Il avance aussi doucement que possible, tenant fermement sa protégée par-dessus son épaule.
Il ouvre enfin la porte qui les mènera vers la sortie. Il fait quelques pas dans le petit bureau, pose Amélie afin de rouvrir le battant de la fenêtre. Soudain, il entend des voix qui viennent dans leur direction. Il comprend qu’elles se dirigent vers la cave. C’est une question de secondes avant qu’ils ne s’aperçoivent de la disparition d’Amélie.
Il la prend par la main et lui désigne la fenêtre. Amélie va puiser dans ses dernières forces afin de trouver le courage d’escalader le rebord.
Après des secondes qui leur paraissent interminables, ils sont enfin de l’autre côté. Amélie se sent vaciller et de nouveau s’effondre contre son sauveur. Encore une fois, il la soulève et ils s’enfoncent dans la nuit.
Il n’a pas de plan, il sait juste qu’il faut qu’ils s’éloignent au plus vite de cette maison. Ils ont parcouru quelques mètres quand il entend des cris dans la maison, les hommes ont découvert la disparition d’Amélie.
Leur seul salut est d’arriver rapidement vers sa moto. Il dépose Amélie à terre.
« Il faut que tu me fasses confiance. Essaye de courir, j’ai ma moto garée à l’extérieur, c’est la seule option que nous ayons. Mais il va falloir aller vite, ils sont déjà à ta recherche. »
Il prend la main d’Amélie et l’entraine à sa suite. Ils passent le portail, et se faufilent dans les herbes. Enfin, la moto est là. Simon aide Amélie à monter sur la selle.
Juste avant de mettre sa moto en route, il entend le moteur de la voiture démarrer.
Wow. C’est poignant. Tu nous tiens en haleine. Et en lisant les deux textes à la suite, wahou.
Je veux la suiiiiite !
C’est vraiment un joli travail, toutes ces versions successives qui réajustent petit à petit les choses au mieux, Groux. Mais alors effectivement, déjà que dès le départ, on voulait en savoir plus, maintenant, carrément, on bout d’impatience!!!
Très chouette cette nouvelle version!! tu as très bien dosé les ajouts