Elle est arrivée au petit matin de cet été-là, avec un camion de location brinquebalé par le mistral, à moitié vide de tout ce qu’elle avait laissé dans une ancienne vie. Elle s’est garée dans la cour, après avoir vaincu le passage étroit du vieux portail en fer vert et rouille. Je savais que ce n’était ni la grande ni le grand avec elle qui allaient habiter ici. Je l’avais déjà croisée quand elle était venue visiter l’appartement du premier, celui à ma droite. L’ancien locataire lui avait fait la visite et j’avais bien senti, elle avait eu un véritable coup de cœur pour moi. Je l’avais séduite facilement, j’en avais un peu rajouté. C’était une évidence, elle viendrait bientôt y habiter et c’était parfait pour qu’elle ré- entrevoit la beauté de la vie.
Quelques semaines plus tard, la voici avec le trousseau de clés, en train d’essayer d’ouvrir la porte en bas qui mène à mes deux étages. Personne ne lui a dit qu’elle n’était jamais fermée ? Ils essaient tour à tour et je finis par leur donner un petit coup de main discret, la poignée arrête de résister et la porte s’ouvre. Ils s’en amusent. Ils semblent fatigués et joyeux. Le camion est immatriculé en région parisienne.
Ils ont dû rouler toute la nuit.
Ils sont montés au premier étage et ont ouvert la porte de l’appartement. Il est apparu, aussi charmant qu’à sa première visite, tout blanc, vide cette fois. Ses amis ont jeté un œil rapide dans la pièce de vie, les deux chambres, les wc, la petite salle de bain. « Avec baignoire » se sont-ils exclamés ! Après un rapide conciliabule, ils ont sorti deux grands matelas pour dormir à même le sol, les filles dans une chambre et le garçon dans l’autre, comme cela, tout habillés. J’étais un peu émue, j’ai étouffé tous les bruits des autres appartements du mieux possible. Heureusement, beaucoup étaient en vacances et sur mes six appartements, seuls deux étaient occupés.
Vers midi, ils se sont éveillés, ont sorti de quoi faire un petit-déjeuner rapide et ont commencé à décharger les cartons. Lui a tout de suite voulu monter les quelques meubles : les lits, la table, l’étagère basse du salon. Deux couples les ont rejoints dans l’après-midi. Les hommes ont monté la machine à laver et le réfrigérateur. Les femmes se sont attelées à ranger la vaisselle, les vêtements, les quelques livres et bibelots. Les humains sont caricaturaux dans leurs rôles, tout de même ! Le reste est allé dans l’une de mes petites caves en pierre aux murs épais – et inondable, comme ce n’était sûrement pas précisé dans l’annonce – , signe de mon âge mûr. De l’extérieur, je pouvais faire un peu illusion, avec mon crépi moderne, mes six boîtes à lettres aux normes en vigueur encastrées dans le mur de la cour. En même temps, elle ne s’y était pas laissée prendre, la nouvelle locataire : elle avait remarqué les vieux volets en bois blanc aux dix couches de peinture et le vieux marronnier rescapé de l’ancien jardin. Ma cour avait due être bétonnée pour y garer les voitures de mes habitants, interdites de séjour dans la rue. Une nouvelle loi des hommes, paraît-il !
Plus tard, elle a installé les stores en tissu sur mes fenêtres et une tenture indienne au mur, branché une chaîne pour faire entendre un peu de reggae, accroché quelques affiches, déballé des grands coussins en guise de canapé. Ses amis sont repartis le soir. Voilà, elle fait partie de ma nouvelle équipe, amoureuse de ce petit appartement, symbole de sa nouvelle vie et je l’accueille volontiers. Bientôt elle fera connaissance avec mes autres locataires.
Quatre ans plus tard. Les fenêtres sont ouvertes sur la cour. Il fait chaud ce soir malgré le petit vent que je sens me frôler, affalée sur le canapé. Nous habitons toujours ici, premier étage côté gauche de la maison. Ma marmaille a grandi, a pris une voix grave et j’ai un peu vieilli. Nous nous sommes faits de nouveaux amis dans cette nouvelle vie. Une nouvelle école, dans la rue. Un nouveau travail, dans une petite ville à côté. Tout est confortable. J’ai rencontré le couple vivant au-dessus de nous, deuxième étage à gauche. Ils logent ici depuis trente ans m’a-t-elle expliqué. Le quartier est plus bruyant aujourd’hui selon elle, beaucoup plus de circulation pour éviter la grande avenue surchargée. Il reste la verdure, les grands arbres, le parc du château en face de la rue, ses paons chantonnant à toute heure du jour et de la nuit. Lui est guitariste à ses heures perdues. Et il en a eu beaucoup à notre arrivée, il était au chômage. Alors, nous avons réappris à aimer Santana, puis à détester à nouveau. Aujourd’hui il a retrouvé du travail, il est plus détendu. Et on ne les entend plus se disputer.
Nous avons vu les autres voisins défiler. Sur mon palier, premier étage côté droit, d’abord. Le jeune-qu’on-n’avait-pas-eu-le-temps-de-connaître était parti pour s’installer en couple, aux dires de la voisine du dessus. Remplacé rapidement par un type vaguement de mon âge et qui s’était à la première occasion présenté comme suit : « moi aussi je suis papa célibataire ». Celui-là même qui sort ses poubelles torse-nu tout en tatouage aux premiers beaux jours. Celui qui laisse traîner chaussures et pots de peinture sur le palier, qui vient râler quand mon fils joue au ballon dans la cour à cause de sa voiture. Celui à qui j’ai eu envie de dire qu’il avait un léger problème de logique, le jour où nous sommes descendus en même temps dans la cour, lui pour voir un copain l’y attendant et moi pour aller faire mes courses. Son copain a crû un instant que j’étais sa nouvelle petite amie, à quoi il a répondu que non j’étais sa voisine mais que ça serait bien possible puisque j’étais également célibataire. Vrai. Mais non suffisant, peut-être. Le même qui met des mots pas vraiment doux sur des feuilles A4 scotchées aux murs en placoplâtre brut des parties communes. Signés les mots, alors on sait que c’est lui.
Au-dessus de l’appartement d’en face, deuxième étage à droite, un jeune couple de plus en plus serré, avec leur bambin né quelques mois plus tôt, est parti pour une maison avec jardin. Ils ne feront plus de barbecue dès les beaux jours dans la cour et je ne les entendrai plus s’extasier sur les premiers exploits de leur mignon bébé. Si bien que le voisin d’en face ne mettra plus de mot désagréable à la tournure française aléatoire sur le pallier, à cause du bébé courant, riant, tombant, pleurant au dessus de chez lui.
Il y a aussi la petite jeune au rez-de-chaussée à droite. Elle, elle reste, ce sont ses copains qui changent. Elle a un chat et une petit jardin privé. Quelle chance. Un jour mon voisin de palier, celui qui a fini par trouver que fermer la porte du bas pour éviter le froid était une bonne raison pour mettre une nouvelle affichette, l’a appelée de la fenêtre car son chat était dans la rue, caché sous une voiture. Et ça ne devait pas être normal. Ils sont partis le rattraper.
En dessous de nous, le rez-de-chaussée côté gauche, ça a souvent changé.
À notre arrivée, il était habité par une jeune femme et son fils, tout petit. Elle est tombée amoureuse. S’en est ensuivi un épisode épique avec le jeune-fiancé-de-la-voisine-du-dessous, qui s’est installé à son compte comme taxi. Il le garait dans la cour à la place de la voiture de sa fiancée. J’ai sympathisé, lui ai proposé de mettre ses cartes de visite dans ma salle d’attente, j’ai ainsi fourni quelques clients. Il a fini par me harceler sur mon portable, juste après son mariage et leur déménagement pour un appartement plus grand, ailleurs. J’ai bloqué son numéro.
Ensuite, il y a eu la famille enfermée-par-tous-les-temps, aux deux petits enfants qui ne savaient s’exprimer qu’en hurlant, un peu comme leurs parents, et sans aucun meuble chez eux, si bien que le moindre cri résonnait. Partis en plein hiver, nous laissant avec un appartement vide et froid sous nos pieds gelés, habitués à plus de confort.
Alors quand les nouveaux sont arrivés, nous avons été ravis. Un père avec trois ados et un chihuahua. Ils doivent être serrés dans leur mini trois pièces. Rapidement, j’ai compris que le plus grand des ados travaillait de nuit. Il partait en scooter vers 2h du matin, sous ma fenêtre. Rapidement aussi, j’ai compris qu’ils étaient adeptes des noms d’oiseaux, portes claquées et éclats de voix en tout genre. Et enfin qu’ils étaient chez eux dans leur appartement sous nos pieds, mais aussi dans la cour commune où ils ont très vite organisé apéros, déjeuners, coups de téléphone, fumoir, jeux, dîners, soirées bruyantes… Un jour le chiot est arrivé. Une race inconnue, bien plus grosse que le mini chihuahua qui hurle comme un bébé quand il est abandonné à lui-même. Et avec ce nouveau chien, les grosses crottes dans la cour. Au début, ils ramassaient. Maintenant la cour fait aussi office d’aire à déjections canines. Avec les orages récents, ça fait des sortes de bombes dégoulinantes, pour les plus vieilles. Ça sent aussi, avec la chaleur qui arrive. Le gros chiot a grandi et hurle en coeur avec le petit chihuahua. Ils bénéficient d’une éducation à coups de « ta gueule » et autres joyeusetés.
Et puis la Pentecôte est arrivée. Normalement le lundi est férié, mais depuis quelques années, beaucoup de monde travaille. Pour les retraités, je crois. Ce jour là, ils recevaient. Dans la cour. Ça a vite senti la saucisse vers midi. Ça rigolait, ça jurait, ça s’amusait aux fléchettes dans l’après-midi. Les chiens couraient, aboyaient, crottaient autour des voitures, les parents hurlaient sur les enfants et les chiens, tout en douceur. Le soir, la fête battait son plein. Barbecue, rigolade, alcool, gros mots et aboiements sous nos fenêtres. Les heures défilaient. A un moment, il y a eu de la musique, des extraits de vieilles chansons et eux qui reprenaient à tue-tête façon karaoké sur le son de leurs portables. Il faisait chaud, tout le monde avait les fenêtres ouvertes. Les autres voisins ne bronchaient pas.
À 22h45 j’ai craqué. J’avoue. D’habitude, je leur souhaite de trouver rapidement un endroit plus grand, plus sympa pour eux, pour une vie meilleure, un peu plus loin…j’envoie ma prière à l’Univers, à Mère-Nature, à tous le dieux du Panthéon et de Navarre… et là… je ne sais pas ce qui m’a pris. Je suis descendue. J’ai essayé de garder toute ma bienveillance, promis. Je leur ai expliqué, comme à des petits enfants, qu’il était tard, que demain je travaillais, que mon fils avait école aussi et qu’on ne pouvait pas dormir avec tout ce bruit. Il n’y a que les invités qui m’ont regardée. Pas les voisins du dessous. Ils ont acquiescé, dos tourné. J’ai souhaité bonne nuit et suis remontée chez moi. Ils sont rentrés finir leur soirée chez eux, sous nos pieds donc, presque moins bruyamment que dehors. Comme si on ne les entendait pas. Pas vus pas pris.
Et ce soir, devinez quoi ? Ils remettent ça dans la cour. Alors on est samedi, cette fois et pas dimanche, pour leur défense. Et puis c’est joyeux. Plus sympa que quand ils s’insultent. Les voilà qui chantent faux à tue-tête : «…J’ai compris tous les mots, j’ai bien compris, merci… Raisonnable et nouveau, c’est ainsi par ici…». Apparemment mes mots à moi n’étaient pas si clairs. Ou n’avaient valeur que pour une soirée (peut-être qu’ils en ont concluent qu’on ne devait pas faire trop de bruit le dimanche de Pentecôte et qu’ils feront très attention l’année prochaine). Bref ils ont enchaîné sur Johnny – paix à son âme -, puis Les Lacs du Connemara. Je n’ai même pas la moindre envie de descendre. Visiblement, ils ne comprennent pas. Ils sont toujours polis quand je les croise, pas méchants. Il est 23h35 et j’entends des « chhhhhttt ». Ah, espoir ? Non. Ils font un jeu où il faut deviner la musique, et ils font tellement de bruits qu’ils ne l’entendent plus. C’est pour mieux gagner qu’il faut faire silence !
J’aime toujours beaucoup cet appartement, on y est bien, même s’il est un peu petit, niché dans cette vieille maison bourgeoise qui a une belle âme. Notre nouvelle vie est douce, en partie grâce à elle. Elle nous a accueillis parmi tous les autres qui l’habitent, dans un joyeux foutoir. Elle a accepté de se diviser en petits bouts d’appartements, de bétonner sa cour, de ne garder que quelques vestiges de son ancien jardin pour qu’on puisse se garer, de diviser sa cave en six petits boxes équitables. C’est un lieu de passage, un lieu pour se reconstruire. On s’est fait une place dans cette ville plus au sud. Des connaissances aussi, des amis, même. Et en même temps, peut-être est-ce un message, ces nouveaux voisins ?
Peut-être que le bon vent se lève, qu’il est temps.
Peut-être qu’ils ne vont pas partir, eux.
Photo cc on Visualhunt
Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins : je ne sais pas vous, mais personnellement j’ai adoré ce texte. Pourquoi ? Il est extrêmement visuel (on balaie les fenêtres, les appartements), sinon incarné (l’effet choral me paraît être très réussi), il est musical (j’ai pensé à de la bossa nova -n’importe quoi allez-vous me dire, mais c’est ce qui m’est venu ; il doit me rappeler une chanson ou allez savoir), il est terriblement humain et littéraire (j’ai songé à des romans que j’ai adorés pour justement ce passage fluide de personnages en personnages, de changements de points de vue, de fourmillements d’activités, de rendus d’une communauté, de situations imbriquées : « Rue de la Perle » de Steinbeck, « Manhattan Transfer » de Dos Passos, à « La Vie Mode d’emploi » de Perec, « La Ruche » de Camillo José Cela, « Cigarettes » d’Harry Matthews… J’en oublie certainement de nombreux). Au cinéma : « Escalier C », de Jean-Charles Tachella, des ambiances à la Robert Guédiguian, et à plein de films anciens ou contemporains narrant ces vies d’immeubles. Et ce texte est en boucle (j’adore cet effet : musical et en boucle). C’est la vie qui vient qui va, qui passe, se répète, se croise, recommence. C’est sensible, coloré, vivant, imagé… Intemporel et récurrent. Bravo.
Ils sont légion ces voisins sans gêne !
Et parfois on est pas de taille à lutter…on quitte le nid! Beaucoup (et j’en suis) peuvent se reconnaître dans cette histoire!
J’aime beaucoup la manière dont l’histoire est introduite!
Et bien merci beaucoup. Oui l’idée était le rythme, effectivement et d’éviter les jugements à l’emporte-pièce, le tout noir tout blanc. Je suis allée ré-écouter de la bossa nova pour l’avoir dans l’oreille et même regarder comment se construit ce rythme brésilien. Je n’y aurais pas pensé, mais effectivement sur certaines, il y a quelque chose en commun: peut-être le rythme syncopé sur 2 temps qui donne une impression de rapidité et en même temps une mélodie qui s’y accroche et se déroule d’une manière assez nonchalante. La comparaison me plaît.
Quant à l’introduction de l’histoire, j’ai changé le point de vue à un moment donné (au départ c’était une description simple) et j’ai eu l’impression que ça donnait vraiment corps au texte à ce moment là.
(bon j’ai noté ma fâcherie avec le mot palier dans le texte auquel j’ai ajouté parfois une autre « aile »)
Et bien, j’avoue que j’ai relu plusieurs fois le texte pour comprendre qui parlait. Au début je me suis dit: ah, d’accord, c’est la maison ou l’appartement qui parlent, « mes fenêtres, mes boites à lettres » et puis non, je lis que la narratrice est mère célibataire. Donc j’ai pensé que j’avais raté quelque chose, quelque part, et puis après, j’ai remarqué, qu’alors que le temps passait et que les locataires changeaient , la narratrice ne semblait pas beaucoup vieillir et à la fin quand elle se plaignait des voisins très bruyants, son enfant demeure très jeune. Est-ce le changement de point de vue qui m’a perturbée? Mais sans doute suis-je trop logique, et il faut peut-être se laisser porter par la musique comme dit Francis. Mais j’ai pensé que cela pouvait être intéressant de savoir comment un autre lecteur avait perçu le texte lors d’une première lecture…
C’est tout le monde qui parle… ! Chaque habitant, chaque fenêtre. C’est la vie d’un lieu. Je reviens à mon histoire de bossa nova, car je sens bien que je vais passer pour bizarre avec cette allusion. Je pense que ça m’a évoqué tout simplement, inconsciemment une de mes chansons préférées (c’est rien de le dire, elle m’émeut toujours après l’avoir écoutée des milliers de fois), sans doute celle que j’ai la plus écoutée de ma vie : Aguas de marços : là https://youtu.be/xRqI5R6L7ow ou là https://youtu.be/E1tOV7y94DY Il s’agit d’une énumération d’images (c’est très beau en portugais à cause des allitérations permises par l’abondance de leurs voyelles ; la traduction en anglais est très réussie. En français aussi par Moustaki https://youtu.be/PxMjenL4k-g et ici Stacey Kent https://youtu.be/VrvjsjNEocU) qui composent au final un flux, celui de la vie. Dans les livres que je cite dans mon commentaire, il y en beaucoup qui cherchent le même effet : le flux musical (surtout Manhattan Transfer qui quête le jazz, rythme de la ville), la succession d’images et de voix. Voici ce que j’ai lu, ressenti, dans le texte d’Ann et que j’ai beaucoup aimé. D’ailleurs le titre « V’la le bon vent » sauf erreur et surinterprétation est dans cette idée de passage, de circulation, du temps qui passe…
oui oui pour le vent, d’ailleurs il emmène la locataire dans la maison au départ et revient à la fin du texte, passage, recommencement, cycles… L’allusion à la bossa nova et à la langue brésilienne, je trouve ça très beau et apres coup, en relisant je l’ai entendue dans le rythme du texte. J’ai mis les pieds au Brésil il y a qqs années et j’avais pris qqs cours de portugais. Le vent a dû me remettre ça en mémoire 🙂 Donc moi ça me va Francis.
Fantomette: ah oui la logique et moi, parfois… enfin j’essaie que ce soit cohérent mais pas forcément logique, dans le sens cartésien. L’écriture est un terrain de jeu pour moi. Donc oui la maison parle et peut égarer le lecteur un temps. J’ai fait un peu exprès, pour m’amuser. Certaines fois, ça ne fonctionne pas, pas grave…
Rien que le titre et dans les premières phrases, on se sent vite « brinquebalé », enveloppé, enroulé, comme enlevé par ce vent du mistral. Quel immeuble et quelle assemblée haute en couleurs. La vrai vie du Sud quoi!
Oui, Fantomette, moi aussi je suis revenue un peu sur mes pas en me questionnant sur le point de vue, mais ça reste plaisant et plein de rythme.
La question de qui parle m’a effleuré et finalement s’est vite envolée car je me suis laissée entraîner par (j’allais dire la valse 😉 ) en tout cas le rythme de ton texte Ann et effectivement le qui n’a plus eu d’importance. Tu as pris plaisir à écrire ainsi et c’est ce que l’on ressent à la lecture. Bravo et merci pour ce moment
idem pour moi: j’ai cherché qui dit quoi à qui. mais j’ai vite laché l’affaire au succulent passage sur le « chuuut!!!! » que l’on pense être adressé à qui de droit, mais qui n’est rien d’autre qu’une obligation de règle du jeu!!! et non pas des « règles sociales »…..la promiscuité n’est pas un jeu, c’est juste une partie et chacun nourrit sa tolerance,ses stratégies ou ses revenches. et donc, peu importe qui le dit puisqu’on peut tous le dire! et on sait que ça peut recommencer, demain ou prés-demain ou….ici ou ailleurs. mais le bruit, c’est la musique de la vie. même dans les cimetières. .