Actuellement, nous attendons toutes et tous bien des choses car c’est ahemmm… compliqué… mais entre autres, et comme chaque année, banalement : le retour des beaux jours. Le printemps, la douceur, la lumière, le soleil sur le visage… Enfin, d’où je parle en tout cas, c’est ainsi (Ce n’est vraiment pas très original, ce que je dis, là, certes, mais ce serait bien que ça revienne enfin). Le mois dernier, alors que je me demandais ce que j’allais bien pouvoir proposer pour cet atelier (et avoir écarté après deux heures de recherche une idée qui ne se fera que plus tard, je pense), je désespérais. Qu’allais-je proposer comme base d’écriture ?
Or, j’avais mon sujet sous la main ! :
1- J’attends les beaux jours très impatiemment. Ça alors, ma bonne dame.
2- La veille je venais d’enregistrer un podcast, un délire personnel de vrai-fausse fiction sur de prétendus « Diseurs de pluie », personnes qui auraient été chargées en Normandie, pour persuader la population qu’en 1965 les bulletins météo nationaux étaient fiables, de mettre en adéquation les prévisions officielles, les dictons normands et le temps du jour [fin de la pub].
C’était donc décidé : je vais proposer du météorologique… mais comme plusieurs d’entre vous se sont déjà exprimées ici, parfois d’ailleurs magistralement, sur la pluie (en octobre 2019 et on peut lire ici trois textes rendus publics d’Eevlys, Ketriken et Melle47), et qu’on en a marre des ambiances dépressives, et qu’après la pluie viendra le beau temps (Je ne peux pas vous le garantir, mais c’est probable)… On va donc aller le chercher, le bougre, de meilleur temps. Au moins le redoux, au moins de la lumière… La canicule et la piscine ce serait top, mais en février ça deviendrait inquiétant (sous mes latitudes nantaises en tout cas).
La météo, c’est bien utile en écriture (si on n’en abuse pas de trop) :
1- On connait tous. On peut tous très bien en parler avec expertise et compétences (vous verrez d’ailleurs plus bas avec ma liste de vocabulaire). C’est plus facile à glisser que si on a des compétences en chaudronnerie.
2- C’est un outil qui peut soit, ou en même temps (dans les nouvelles sur la pluie de Ketriken et Melle47, citées plus haut, vous allez d’ailleurs en retrouver) :
– situer une fiction géographiquement, ou temporellement, ou les deux.
– situer un personnage dans sa psychologie du moment (le temps fait écho avec son état d’âme, mais attention, sans trop en faire : le flic dépressif sous la pluie, c’est bon… : voir plus bas j’en reparle…) ou prendre à contrepied. Cela devient une ligne de fuite en quelque sorte.
– créer une ambiance, un contexte.
– être un personnage en soi, la raison même de la possibilité de l’histoire, de l’intrigue, c’est-à-dire créer, engendrer une situation.
– servir à enjoliver une nouvelle, un roman… Créer de l’arrière-plan, de l’effet de réel.
– permettre à tout un chacun ou toute une chacune d’utiliser éventuellement une expérience météo personnelle.
Ci-dessous, une liste de termes météorologiques spéciale retour des beaux jours (le vocabulaire lié au beau temps, ou en tout cas à l’absence de mauvais temps ou au retour des beaux jours est en rouge). Vous allez déjà découvrir en les lisant que nous sommes toutes et tous très compétents. Ces termes, on les a tous entendus au moins une fois, sinon des milliers de fois ; on les connait ; on les comprend. Dans certains bulletins météo le soir, il y en a même, issus de cette liste, qui déboulent bien groupés. Alors voici ce que je vous propose : écrire une nouvelle avec du météorologique, mais de beau temps. C’est-à-dire :
– soit cette météo vous sert donc à situer géographiquement et/ou temporellement votre fiction, votre récit…
– soit la météo a un effet actif sur les personnages et/ou sur la situation (qu’elle a engendrée, ou qu’elle perturbe). Notez qu’on peut être dépressif en plein soleil. C’est même plus intéressant que la tarte à la crème de la pluie (et comme on peut être joyeux sous la pluie comme disaient Gene Kelly ou Sacha Distel, certes). Le cliché littéraire n’est pas interdit, bien au contraire : il faut doser ou en jouer pour susciter la complicité, une certaine connivence avec le lecteur.
– soit, si c’est le cas, vous avez une expérience météorologique personnelle à nous romancer, ou sur laquelle vous baser dans une fiction pure (ou alors simplement le récit ré-enchanté d’un souvenir).
Bref, comme vous voulez : vous pouvez aussi faire les trois choses. Vous pouvez simplement choisir entre beau temps, variable ou passable… Ou les trois (Mais surtout pas de pluie cette fois. Regardez ci-dessous pourquoi on n’a pas envie de pluie en ce moment. C’est l’ouverture d’un roman d’un auteur de thriller français assez réputé, sorti tout juste ce lundi 1er février (!)… (Pour être gentil, je ne vais pas dire son nom) :
Il pleut.
Stanley relève le col de son imperméable. Chasse une goutte qui lui pendait au nez.
Il a plu hier. Il pleuvait déjà la veille, et le jour d’avant. Stanley s’est résigné : il pleut depuis qu’il a mis les pieds en France, sur tout le pays d’est en ouest et du nord au sud pour ne pas faire de jaloux. Pas des pluies d’orage noyant la campagne sous des trombes diluviennes ni même des averses subites et répétées, mais de l’eau brumisée en crachin lancinant qui tombe du matin au soir pour ne cesser que durant de brèves heures peu avant l’aube. Stanley n’en est pas vraiment sûr : à ces heures-là, il dort. Enfin, il essaye. Quand la douleur se fait oublier dans sa tête.
Alors, somnolant dans un état semi comateux proche du sommeil, il ne veut pas prendre le risque de se réveiller tout à fait en allant vérifier la météo par la fenêtre de sa chambre d’hôtel.
Là, je repose d’emblée le bouquin. Pas envie. Pas en ce moment. Vous serez d’accord qu’on va plutôt chercher à se faire du bien avec le beau temps, de la douceur, de la chaleur… Non ? Bien sûr vous n’êtes pas du tout obligé(e)s de nous mettre des tartines de météo. Cette proposition fait ici de la météo un simple point d’entrée, une contrainte, un appui, ou un « démarrage » pour votre création. Enfin, j’insiste : le beau temps, le chaud, bien sûr s’il est extrême, ce n’est pas forcément joyeux non plus (voir le contraire. Songez à Canicule de Jean Vautrin (la chaleur et les passions exacerbées) ; L’enfer de René Belleto (Lyon sous la canicule comme tension extrême du personnage) ; Une saison blanche et sèche ou Rumeurs de pluie d’André Brink (météo en cadre lointain d’arrière plan et symbolique d’une révolution à venir en Afrique du Sud) ; Mort d’un lac, d’Arthur Upfield (un détective attend l’évaporation d’un lac en pleine sécheresse australienne pour retrouver un indice crucial tombé au fond — la météo comme personnage pour le coup) si vous avez lus ces romans — je dis, là, ceux qui me passent par la tête).
Mais allez, déjà, un simple retour du printemps, ça peut être déjà formidable. D’ailleurs je vous l’ai déjà plusieurs fois donnée ici, mais voici de nouveau pour qui ne l’aurait lue, en exemple, la nouvelle de Zoé Valdès >> La cousine de Flora .
À vous le soleil sur le visage dans un parc, la renaissance du printemps et les envies de réorganiser l’armoire, les alizés dans les palmiers pendant qu’ils se les pèlent en Europe en pleine vague de froid, le sirocco qui vous pourrit la voiture au sable rouge la veille d’un mariage alors que vous l’aviez briquée, l’arrivée de la canicule de la première semaine de juillet avant celle de la deuxième et la quête impossible du ventilateur dans les magasins dévalisés, ou alors les problèmes vestimentaires en cas d’erreurs de prévisions… (1). Que sais-je…
Voici donc une liste de termes, pour inspiration, et dans laquelle piocher (ou pas) si cela vous dit. Termes qui sont utilisables (parfois par analogie, parfois simplement issus d’un corpus météo qui annoncerait du beau ou du mieux) dans notre sujet passable/variable/beau/caniculaire sont en rouge :
Abri
Air
Açores
Alerte (canicule)
Alizé
Anticyclone
Arc-en-ciel
Atmosphère
Aurore
Aurore boréale
Avalanche
Averse
Avis de tempête
Ballon sonde
Baromètre
Blizzard
Boréal
Bulletin
Brise
Brise de mer
Brise de terre
Brouillard
Bruine
Brume
Brume sèche
Canicule
Ciel clair, couvert, nuageux, peu nuageux, très nuageux…
Ciel de traîne
Chaleur
Chute de pluie
Chute de neige
Congère
Couche d’ozone
Coup de vent
Crépuscule
Cristal de glace
Cumulonimbus
Cyclone
Dégel
Déglacement
Dépression
Dépression tropicale
Dictons
Direction du vent
Dissipation
Éclair
Éclaircie
El Niño
Embruns
Enneigement
Éolien
Épaisseur (neige)
Éruption solaire
État du ciel, de la mer
Été indien
Évaporation
Extrême de température
Flocons de neige
Foehn
Fonte des neiges
Fort coup de vent
Foudre
Front chaud
Front froid
Gelée
Giboulée
Girouette
Givre
Glace
Goutte
Grain
Grêle
Grêlons
Grésil
Harmattan
Houle
Humidité
Image satellitaire
Inondations
Instabilité
Jolie brise
Jour (de glace, de vent, de gelée, de soleil…)
Légère brise
Levant
Lumière
Lune (blanche, rousse, grosse, etc.)
Masse d’air
Mistral
Mousson
Nappe phréatique
Neige fondue
Neige collante
Neige de giboulées
Nimbus
Nuage
Observatoire
Orage
Ouragan
Ozone
Perturbation tropicale
Pluviométrie
Pollution
Poudreuse
Précipitations
Pression atmosphérique
Prévision
Prévisionniste
Rafale
Rayon vert
Rayonnement
Réchauffement
Record
Refroidissement
Ressenti
Rose des vents
Rosée
Ruissellement
Saints de glace
Saison
Sécheresse
Serein
Sirocco
Smog
Soleil
Stabilité
Station climatique
Stratus
Stratocumulus
Stratosphère
Tempête
Tempête tropicale
Température
Temps
Thermomètre
Tramontane
Tonnerre
Tornade
Touffeur
Tourbillon
Tourmente de neige
Traîne
Très légère brise
Trombe
Turbulence
Typhon
Vague de chaleur
Vague de froid
Variation climatique
Variations saisonnières
Variable
Vent
Ventilateur
Verglas
Violente tempête
Vitesse du vent
Voile de nuages
Pluie
Zone de basse pression
Et si vous n’en avez pas assez, allez voir > là !
Je ne vous dis pas bon vent. Mais ayez, comme chantait Nougaro dans « Tu verras », le « stylo emplumé de soleil ».
(Ou le clavier, oui).
(1) Un de mes plus grands fou-rires, à tomber à terre en pleurant, dont je me souviendrai toute ma vie, est celui-ci : j’ai fait mon armée en Allemagne, à Tübingen, en Forêt Noire (je suis vieux :-(, il y avait le service militaire à mon époque…). Un camarade qui était rentré de permission en novembre en plein hiver très enneigé et glacial, n’avait pas pu avoir de nouvelle permission pour retourner chez lui en France avant mai. Le jour de notre sortie, en mai donc, il faisait au moins 30°, une vague de chaleur à crever. Comme seuls vêtements civils il n’avait en novembre apporté à cause du climat en Forêt Noire que des vêtements très chauds, une doudoune énorme et pour seules chaussures des après-ski. Refusant de partir en permission en uniforme, il a dû aller ainsi vêtu à la gare de Tûbingen à pied sous un cagnard de folie et le regard ahuri et hilare des passants et des autres militaires en T-shirt qui prenaient le même chemin. Au bout de dix mètres hors de la caserne, il dégoulinait de sueur. J’imagine que lui aussi s’en souvient. Je sais que ce n’est « pas beau de se moquer », mais c’était incroyablement drôle de voir ce type dans la rue, en tenue de ski ou quasiment, alors que les fleurs explosaient de partout, que la rue était écrasée par le soleil et que tout le monde cherchait l’ombre).
Vidéo : Coverr, sinon images
Février 2020 Francis ? Ah non pitié… on ne se refait pas une telle année !!
Mort de rire… Le pire c’est que dans mon mail je plaisantais avec le titre ! C’est corrigé !
C’est bien ce que j’avais cru comprendre :)))
Réponse test
Ooo oui, Ktou 14, tout, tout mais pas ça… du soleil et des flots bleus, moi ça me va trop bien… alors que mes pieds bottés sont à quelques cm des flots marronasses et glacés des inondations de Dame Garonne…
Ici à Nantes, tempêtes, bourrasques, déluge aussi. Sauf hier ! (parlons météo 🙂 )
Bon courage alors ! Le sujet de l’atelier tombe à pic (comme la pluie, hein Francis ?)
Oui, du soleil, une brise légère, l’explosion des fleurs, les tongues ! Et surtout retrouver un parfum d’insouciance.
Test fonctionnement des commentaires
Réponse test