Il est déjà 22h quand je termine de me préparer. Je rajoute un dernier coup de blush sur mes joues et me lève pour m’observer dans le miroir. Ce que je vois me reflète une image de ce que je qualifie de « correcte ». Je porte un jean noir avec une blouse bleue que j’ai choisi dos nu. Avec cela, je porte des baskets blanches. Je ne voulais pas trop en faire et de toute manière, il valait mieux ça que de souffrir toute la soirée avec des talons.
J’ai laissé tomber mes cheveux noirs courts, sur mes épaules comme à l’habitude.
« Ça me va ! » me dis-je en m’adressant à mon reflet.
Je jette un coup d’œil à mon téléphone et vois le message de Lydia qui dit qu’elle est en chemin pour passer me chercher. Envoyé il y a 10 min. Elle devrait être là d’ici 10 minutes… Correcte. Je vais avoir l’occasion de savoir si la ponctualité fait aussi partie de ses qualités. Lydia est la plus gentille fille que j’ai connue jusque-là. Et aussi la plus belle. Si on ajoute à cela le fait qu’elle se montre assez futée depuis que je la connais, elle a l’air d’avoir toutes les qualités principales que l’on connait. Elle est venue vers moi dès le premier jour des cours en ce début d’année, ce pourquoi je lui en suis très reconnaissante ; j’étais assez effrayée par l’idée de me retrouver seule dans ce nouvel environnement. Depuis je m’intégrais tant bien que mal, je cherchais à me montrer la plus sociable possible pour m’éviter de rater toutes les bénéfices de la vie d’étudiante. Cette vie où tu peux te permettre des fêtes tous les soirs, avoirs des réductions pratiquement partout où tu vas, mais où il faut rester assez conscient si tu veux en ressortir avec ton diplôme en poche.
Avant d’arriver à me libérer de ma mère super protectrice, et de louer un studio, pour ma 1ère année à la fac, je n’avais pas eu beaucoup d’occasions de sortir le soir ou de faire la fête. En effet, elle avait tendance à imaginer que tous les prédateurs du monde m’attendaient à l’extérieur pour me tomber dessus. Par ce fait, dans mon enfance, je n’avais jamais pu dormir chez une copine et étant adolescente, je n’étais jamais allée à une fête d’appartement ou n’importe quelle sortie le soir. J’avais donc fait le choix de m’inscrire dans une école très loin du foyer familial et avec l’aide de mon père, j’avais réussi à louer un studio. Bien sûr ma mère ne m’avait pas laissé partir de bon cœur mais je m’étais bien débrouillée pour négocier ma liberté contre un appel par jour et des visites régulières pour aller la voir. J’estime donc maintenant qu’il me faut rattraper tout ce temps et remplir ma vie de pleins d’occasions pour m’amuser.
Sans comprendre pourquoi, je me mets à stresser. Ce n’est pas si étonnant étant donné que je ne connais personne à cette fête où l’on va. Il s’agissait de la fête d’anniversaire de l’ami de Lydia, pour laquelle elle avait insisté pour que je l’accompagne et je n’avais pas pu dire non.
Je ne comprends toujours pas pourquoi elle voulait autant que je l’y accompagne.
Je revérifie le contenu de mon petit sac à main, je pose mon manteau sur mon lit et je me remets devant mon miroir.
« N’oublie pas ; surtout tu ne danses pas ! » dis-je en m’adressant à mon reflet.
Effectivement, si je veux être prise au sérieux ce soir, je dois bien garder en tête que la danse ce n’est pas fait pour moi. Toutes les fêtes familiales auxquelles j’avais assisté jusqu’ici, j’avais eu droit à des remarques moqueuses des tantes, oncles et autres cousins qui me disaient que je bougeais trop vite sur la musique. Ma mère avec bienveillance, avait toujours répété que je n’avais pas le rythme dans la peau. Elle l’avait accepté de cette façon et n’avait de toute manière pas pris la peine de m’initier ni à la danse classique proposée par la mairie de la ville en maternelle ni au hip-hop en primaire. J’avais quand même pris l’initiative et lui avais demandé de m’inscrire aux cours de hip-hop, mais j’avais très vite arrêté. Je n’arrivais pas à avoir cette attitude « provoquante » (comme le professeur le définissait), que le hip-hop nécessitait, et la musique était de toute façon toujours plus lente que mon corps, dans n’importe quel domaine.
Au lycée j’avais pensé y arriver en rejoignant l’activité théâtre et danse et m’étais entrainée au tango et à la valse durant une année scolaire. Au bout de quelques séances, mon partenaire qui me faisait aussi office de petit copain à l’époque, avait remarqué la supercherie en disant que « j’avais perdu de ma souplesse ». Je n’avais pas osé lui dire que j’étais juste très nulle. Depuis cela, je ne m’étais pas donné d’autres occasions de me ridiculiser.
La sonnerie de mon téléphone me tire de mes pensées. Lydia appelle. Elle me dit qu’elle est en bas du bâtiment. Effectivement elle est aussi ponctuelle …
Lorsque j’arrive en bas, elle sort de sa voiture pour venir me saluer. Elle porte une robe rouge très moulante mais pas du tout vulgaire qui fait ressortir ses belles formes. Elle a lâché ses longs cheveux bruns, bouclés. Elle a beaucoup de chance d’avoir d’aussi beaux cheveux. Mais sa beauté ne s’arrête pas à cela. Elle avait également maquillé ses yeux bleus de fards très foncés et cela les met très en valeur. Elle arrive vers moi, me tape la bise.
Nous mentons dans sa Clio 2 et elle conduit en direction de cette salle où la fête doit se dérouler. C’est à peu près à une heure de trajet …
Dans un premier temps, Lydia me tient compagnie un petit moment. Elle me présente quelques personnes dont je ne retiens pas les noms, on se sert de la bière et elle me propose d’aller danser. Naturellement je refuse, donc elle y va toute seule. Cela me laisse le temps d’observer la salle. Je ne comprends pas trop cette idée qu’a dû avoir notre hôte, de louer une salle pour fêter son anniversaire. Il y a même deux serveurs derrière un bar, qui font des cocktails et servent les boissons. L’hôte doit se sentir important à ce monde pour penser mériter autant, juste en étant né.
Une ambiance de boite de nuit règne sur la salle. La musique est tout ce qu’il y a de plus commerciale. Sans écouter la radio, je suis convaincue d’avoir déjà entendu la moitié de ce que passe la playlist. On peut quand même lui accorder le mérite d’être entraînante. Il y a pas mal de gens sur la piste qui dansent.
Je me demande combien de personnes il y a dans la salle. Je parierais sur une cinquantaine.
Je m’approche du bar et demande un mojito. Ma boisson dans la main, je me retourne à peine que je manque de le renverser en me faisant bousculer. Je regarde le garçon qui s’est limite projeté sur moi, déjà prête à m’énerver.
« Je suis désolé », me dit-il avant que j’ai le temps de réagir. Il tourne la tête et je suis son regard vers deux autres garçons qui ricanent derrière lui. Je constate donc qu’il a été poussé vers moi par ces gens.
« Pas grave ! »
Et j’essaie d’avancer pour aller m’asseoir quelque part mais il me coupe le passage.
« Heu … t’es une amie de Jonathan ? »
J’avais oublié que notre hôte s’appelait Jonathan. Je me demande intérieurement pourquoi je suis venue à l’anniversaire d’une personne dont je connais à peine le prénom …
» Non, je suis venue avec une amie
– Ah. Heu… tu t’appelles comment ? «
Il continue de me boucher le passage, donc je recule un peu pour l’observer. Il est à peine plus grand que moi. Je remarque qu’il a les épaules très larges et c’est la seule chose que j’arrive à observer dans cette ambiance aveuglante. Je décide de rester polie et lui réponds gentiment.
Quelques minutes plus tard il est toujours à mes côtés. Il a commencé à devenir assez inintéressant après avoir dépassé la partie des présentations. Il m’a plusieurs fois proposé d’aller danser, mais sur mes refus, il a fini par se résigner. Il me parle beaucoup de son école de commerce et de ses projets de voyage. Je l’écoute à moitié mais j’ai pu remarquer qu’il a parlé de 4 sujets différents en 10 minutes. Je lui donne des réponses rapides même s’il n’a pas l’air très concerné par ce que je peux répondre. Tout comme je ne me sens pas concerné par ce qu’il raconte. Je ne comprends pas vraiment pourquoi on aurait besoin de parler autant avec une personne qu’on vient de rencontrer. Un des garçons de tout à l’heure s’approche et lui parle dans l’oreille. Il se retourne alors vers moi et me dit qu’il part avec ses amis à une autre fête. Il me demande mon numéro de téléphone et je le lui donne pour m’en débarrasser au plus vite. Il prend alors retrait, et je l’observe partir, avec un sentiment de faiblesse qui me remplit et que je connais que trop bien …
C’est alors que j’aperçois Lydia qui sort un peu de la foule et j’oublie aussitôt ce garçon. Elle sautille et tape des mains sur la musique. Je me demande comment elle fait pour tenir debout avec des talons aussi hauts. Ses cheveux se balancent de droite à gauche au rythme de ses mouvements. Elle est vraiment très belle.
Je me dirige vers le bar, me prends un autre cocktail et m’assieds sur une chaise, assez près de la piste, — et je continue d’observer Lydia …
Les heures passent (et me semblent comme des jours). Je suis toujours assise sur ma chaise. Entre-temps j’ai pu discuter avec quelques personnes qui se reposaient sur le côté ou qui boudaient l’ambiance. Les plus insociables avaient déjà quitté la fête. Alors je restais assise à ma place à observer. J’avais perdue de vue Lydia qui a fini par quitter la piste, il y a longtemps.
J’ai arrêté de compter les verres que j’ai bus. La musique est toujours aussi forte et je sens ma tête tourner. D’un coup, je sens quelqu’un me tirer pour me faire me lever. Je me sens tomber et me retrouve nez à nez avec Lydia qui me tient par les deux coudes.
« Eh t’es complètement rincée toi», me crie-t-elle à la face. Son haleine sent un mélange d’alcool et de cigarette. J’écrase accidentellement son pied et quand je baisse la tête je constate qu’elle ne porte plus de chaussures.
« Je savais que tu ne tiendrais pas avec tes talons, lui dis-je difficilement. J’ai la tête qui tourne.
– Ah non, laisse tomber, ça me faisait trop mal. Viens, on va danser »
Je n’ai pas le temps de parler que je me sens déjà emportée. Lydia tient toujours mes deux mains que je sens moites. Elle est face à moi et je la vois bouger. Un instant je n’entends rien. Puis la musique revient. Je sens mon corps qui se met à bouger lui aussi. Alors Lydia s’approche de moi. Je constate qu’elle a posé sa main sur mon dos, à la chaleur qui traverse ma colonne vertébrale. Sa main m’empêche de tomber vers l’arrière. Elle me retient contre elle et ça me redonne l’occasion de ressentir son souffle. Je ferme les yeux et me penche vers elle. Soudain je sens ma tête tourner et mon cœur battre à tout rompre. Je sens ses hanches bouger en rythme contre les miennes donc je suis le mouvement sans savoir comment je fais. Je suis dans un état second. Je ne comprends pas trop ce qui arrive mais je remarque que la musique d’un coup s’accélère. Voilà qu’on s’est mises à tourner en cercle en se tenant par les mains. Je vois le visage de Lydia rire dans notre élan. Alors je ris aussi. Je me sens tellement heureuse à ce moment précis. Pour la première fois je me mets à entendre la musique. J’arrive à suivre le rythme. Je me sens bouger sur les basses qui tapent. A ce moment-là, je ne me soucie plus du tout de ce que les autres, qui voient cette scène, pensent. C’est bien la première fois que cela m’arrive.
C’est comme une libération.
Photo credit: cookiespi on VisualHunt / CC BY-NC-ND
J’aime particulièrement la fin du texte de Dilan, qui à mon avis (on le saura ?) a été plus particulièrement travaillée et se sert extrêmement bien de la proposition d’écriture (la danse). Autant, ce que je reprocherais, si je puis me permettre, un ton un peu factuel, un peu linéaire des actions qui s’enchaînent tout le long, autant la fin, en distendant l’instant, le moment crucial, la danse, est magistralement mise en scène, pour une chute efficace et brève, qui révèle une tension qu’on a peut-être pas sentie assez tout le long. Cela mériterait d’être un peu ajusté. En effet, même si ce texte me paraît être bien, il n’est pas à la hauteur de sa propre chute. Le personnage -à cause de l’enchaînement des faits, un peu chronique, un peu journal de blog- semble se traîner, s’ennuyer, traverser la banalité. Je crois qu’avec un peu de retravail, soit lui ajouter de cette tension qu’on ne sent pas assez présente ni monter (se servir de sa perception du décor, de l’environnement pour exprimer son malaise, son état…) on peut atteindre le niveau d’un très bon texte. Qu’en pensez-vous ?
Bonjour Francis,
Merci beaucoup pour ce retour 🙂 J’ai écrit cette histoire avec beaucoup de doutes. C’est une première pour moi de montrer quelque chose que j’écris à d’autres personnes et ça me soulage d’apprendre que je ne suis pas complètement à côté de la plaque …
Vous l’avez bien deviné j’ai plus travaillé la fin que tout le long du récit. Lorsque j’ai découvert le sujet j’ai tout de suite imaginé cette fin, je l’avais en tête et mon seul but était de l’atteindre. Je me suis forcée à ne pas l’écrire, temps que je n’aurais pas eu le début et le développement, car j’avais justement peur de ne pas m’appliquer si j’atteignais le but qu’était la fin, trop tôt. Il semblerait que je me suis quand même fait avoir par ma propre précipitation et que j’ai enchaîné les faits à la suite pour en arriver au plus vite à cette fin.
D’un autre côté pour bien marquer cette fameuse fin, j’ai essayé de créer un personnage passif qui suit le mouvement sans trop savoir pourquoi et qui ne se rend pas vraiment compte de ses réels sentiments. Quelqu’un qui constate juste les faits, qui a un regard critique mais qui laisse juste passer les choses en fait. C’est pour cela aussi que j’ai tenté d’écrire au présent car pour moi c’est un temps qui ne force pas à parler de choses plus « profondes » mais qui constate juste les faits(je me trompe peut-être). Ce qui arrive à l’héroïne à la fin, et ce qu’elle ressent a quand même été raconté au présent car je voulais lui faire voir les choses comme tout ce qui lui arrive : quelque chose d’évident. Qu’elle constate les choses mais qu’elle ne les vive pas comme une frayeur.
Je me suis douté que la fin avait été particulièrement pensée, en effet. Pour le reste, je suis d’accord (l’utilisation du présent, les faits), mais à mon sens, il manque un peu de chair, de sensations plus marquées avant la fin (qui du coup est un peu en rupture de tonalité, puisque plus sensible). A mon avis, il aurait fallu exprimer l’état passif du personnage de temps en temps autrement que par ce simple enchaînement las des faits, que l’on ressente davantage qu’elle est en effet en dans une passivité anesthésiée parce qu’elle n’en pense rien, n’a pas d’avis, ou est atone. En somme c’est une question de réglage. Je ne sais pas si je suis clair. En fait, en relisant encore, je vois que ce que je dis depuis le début s’y trouve. Peut-être est-ce une question de sensations à rendre : que les sons lui paraissent comme davantage assourdis, que les couleurs les images ne soient pas très nettes, que les actes des gens, les situations lui paraissent opaques (Mais c’est peut-être moi, aussi, désolé)…
Je comprends ce que vous voulez dire. J’avais moi-même l’impression qu’il manquait « un petit quelque chose en plus » dans mon récit pour être bien clair sur ses intentions. Je comprends très bien que l’on ne le voit pas tout de suite effectivement. Je tenterai de m’appliquer plus pour marquer les sensations, et l’évolution des faits, dans le futur
Bonsoir Dilan,
Il y a une phrase qui m’a fait « tilt », c’est celle-ci : « la musique était de toute façon toujours plus lente que mon corps », quelle belle formule pour évoquer le manque de rythme ! Avec ce je ne sais quoi de lucidité et de fatalisme, tout en distanciant les choses : « c’est pas moi qui suis trop rapide, c’est la musique qui est trop lente ». C’est tout à fait le genre de formule qui donne le ton, à mon avis, et qu’il aurait été intéressant de poursuivre, pour montrer à quel point le personnage se sent à côté, en décalage, sans rien pouvoir y faire.
Le dernier paragraphe est vraiment bien, il balaye tout le reste, efface l’historique et la présentation du personnage, très cadrés, linéaires, presque scolaires : ces trois derniers adjectifs ne sont pas une critique de ton style, je trouve au contraire qu’ils mettent bien en avant la personnalité de ton personnage, et ça contraste tellement avec la fin que justement, on sens bien cette libération, jusque dans ton écriture !
Bonjour Dilan.
Je suis de l’avis de Francis et pour moi il a été difficile de suivre jusqu’à la fin.
Je développe: j’aime beaucoup l’histoire car forcément on devient ce que nos parents ont fait de nous, cette peur qu’ils nous collent sur le dos et qui fait que l’on n’ose pas se lancer…dans la danse, aller à une soirée, dans la vie.
Il y a des paramètres bien ficelés et qui synchroniquement fonctionnent ( l’hésitation d’aller à cette soirée, la copine qui vient la chercher, la soirée en elle même) qui donnent corps à l’histoire. Par contre à l’intérieur, je dirais qu’il y a trop de détails, ce qui plombe l’histoire.
Tu as tous les éléments pour écrire quelque chose de sublime d’autant que la fin est géniale, très belle chute , j’ai adoré et me suis félicitée d’avoir lu ton texte jusqu’au bout.
En tout cas bravo, lâche toi dans l’écriture, c’est une histoire de danse, de rythme, d’imagination entre ta plume et toi.
Bonjour Secotine et Victoria,
Merci pour vos commentaires. Ca me fait super plaisir de voir que les messages que je tentais de passer sur la personnalité de l’héroïne n’ont pas été loupés. Effectivement je n’aurais pas mieux dit, le fait qu’elle soit hésitante par rapport à la vie, dû à l’emprise d’une mère surprotectrice et qu’elle a aussi une mauvaise foi qui lui sert à se libérer de ses responsabilités face aux manques qu’elle peut avoir (tel que le manque de rythme ou le manque de sociabilité qu’elle exprime par exemple en critiquant la fête ou le garçon qui s’intéresse à elle)
Pour le fait que le récit traîne tout le long jusqu’à la fin, c’est une erreur technique de ma part : je voulais arriver à cette fin le plus rapidement possible, et en même temps je ne voulais pas donner l’impression de précipiter les choses. Le fait d’essayer de marquer le personnage également m’a fait ajouter des détails qui sont peut-être pas si utiles finalement. J’accepte donc qu’effectivement jusqu’à la fin l’histoire a pu être assez lente. La fin était une libération tant pour l’héroïne Que pour moi 🙂
Bonjour Dilan,
L’idée du texte est belle mais je me suis perdue également dans les détails. C’est étonnant car quand tu as parlé du rapprochement et de la danse entre la jeune femme et Lydia et de la façon dont tu en as parlé j’y ai vu comme une attirance entre les 2 femmes plus qu’une libération sur la danse et la musique, En tous les cas, chapeau à cette jeune femme de s’être laissé aller, de n’avoir plus peur du jugement et de ce que les autres peuvent penser.
Bonjour Dilan, je rejoins tout à fait Emije sur cette impression de romance naissante entre les deux « copines », plus qu’une rencontre de danse, et m’attendais presque à ce que cela soit l’issue du récit …peut être, du coup, que ce récit aurait eu une structure plus facile à dérouler vu sous cet angle la? Il y a beaucoup de matière mais on ne visualise pas la trame tout le long…
Juste une suggestion 😉
Emije et Zu,
Effectivement l’idée de la romance entre les deux femmes était voulu. Je voyais les sentiments que l’héroïne a pour Lydia comme son moyen de libération. Le fait qu’elle danse alors qu’elle ne le ferait jamais en temps normal, on peut voir ça comme un effet de cette attirance justement et non pas un don qui tombe soudainement. Si je devais écrire la suite je verrais bien l’héroïne vivre des choses de plus en plus intenses par l’effet d’un amour qu’elle développerait envers Lydia. Cette danse serait juste le point de départ d’une toute autre aventure en fait.
Je ne l’ai pas dit clairement dans le texte car mon but avec cette fin était de faire poser des questions comme « il y a quelque chose entre c’est deux femmes ou elles dansent juste et je vais trop loin dans l’interprétation ? » ou « le fait qu’elle se libère soudainement c’est provoqué par l’alcool ou est-ce l’effet de la femme en face d’elle »par exemple. Laisser le lecteur faire son interprétation tout en donnant quelques indices en fait
Oui, c’est très bien, et réussi, de laisser l’interprétation libre, en effet. Cela peut être aussi soudain elle se libère par la musique, par le contact à l’autre, par le simple fait de sentir son corps (sans forcément une idylle derrière… Cela étant, l’idylle, c’est ce qui m’est venu tout d’abord -et ça a un côté « coming out » à soi-même, prise de conscience que c’est sur ce point que ça achoppait chez elle (cf : sa conversation avec le mec insipide. Insipide parce qu’il l’est ou parce que cela ne l’intéresse pas ?) > d’où l’idée de bien retravailler l’avant, en dentelle, car c’est sur certains points, en y réglant bien le curseur qu’on peut orienter ou non la chute (oui, bon, je radote, j’arrête 🙂
OUI exactement ! Le fait que l’interprétation soit libre et ouverte dans les récits me plait particulièrement déjà en général. Il y a toujours un message que l’auteur essaie de faire passer, le point de vue d’un narrateur mais aussi beaucoup d’interprètations possibles autour, si l’on regarde d’ailleurs … et cela me ravit particulièrement que les autres interprétations que j’avais pu envisager soient remarqués(notamment votre remarque sur le mec insipide).
Merci Beaucoup pour tous vos commentaires, à Francis et à toutes. Je prends bien note de toutes vos remarques et conseils 🙂