« Les sanglots longs… » de Philippe C. Bouin est le prix du polar Ouest-France 2022, et c’est mérité. Ce roman d’enquête historique servi par un style superbe est fortement recommandable. On y verra que j’y suis remercié à la fin en tant que « sage-homme plein de tact » — j’ai dû faire preuve d’écoute de pédagogie : j’ai eu en effet l’occasion d’avoir l’auteur lors de stages d’écriture que j’ai donnés il y a quelques années sur le roman noir, et ainsi de connaître l’ouvrage en cours évolution ; un manuscrit déjà bien abouti à l’époque. Je ne suis pas responsable de son succès, c’est son talent qui l’est… Je suis très heureux pour lui… et, donc, encore une fois, je vous le recommande fortement !
Jean Lines, journaliste sportif un peu désenchanté, décide un jour de remonter la piste du destin de son oncle résistant, arrêté en 1943 dans une brasserie de Rennes et décédé à Mauthausen deux jours avant la libération du camp. Mais ses recherches viennent troubler les aspirations d’un candidat ministre, fils d’un héros de la Résistance dont le passé glorieux est assombri par un événement trouble. Le récit, à plusieurs voix, a en grande partie pour cadre l’ouest de la France, surtout la Normandie, mais il se déploie aussi de l’autre côté de la Manche, où l’on découvre que, durant la guerre, le service de renseignement militaire anglais, le MI 6, a parfois joué un rôle très ambigu. Reposant sur un fond de vérité historique, ce polar tente d’éclairer certaines pages sombres d’une époque douloureuse et de répondre à la question : « Qu’aurais-je fait pendant la guerre de 1940 ? »
ça donne très envie de le lire. Et puis, le fait que ça se passe en Normandie me plaît bien.